L’ère Néolithique, également connue sous le nom de Nouvel Âge de Pierre, marque une période cruciale dans l’histoire de l’humanité et en particulier dans celle de l’Europe. Cette ère a vu le début d’un changement majeur dans le mode de vie humain, passant d’une existence principalement nomade à une vie plus sédentaire. C’est au cours du Néolithique que les premières sociétés agricoles se sont formées, avec la domestication des plantes et des animaux, ce qui a permis aux humains d’établir des communautés permanentes et stables.
Le passage à un mode de vie sédentaire a eu un impact significatif sur tous les aspects du développement culturel, économique et social. La découverte des techniques agricoles a conduit à une augmentation notable de la population humaine en raison d’une alimentation plus fiable. De même, cela a donné naissance à la notion de propriété privée et par conséquent aux premières formes d’inégalité sociale. Par conséquent, l’ère Néolithique peut être considérée comme le fondement sur lequel reposent nos sociétés modernes.
Sommaire
Origine du terme ‘Néolithique’
Le terme ‘Néolithique‘ a été introduit pour la première fois par le chercheur britannique Sir John Lubbock dans son ouvrage de 1865 intitulé Prehistoric Times. Lubbock, un archéologue et un biologiste éminent, a utilisé ce terme pour désigner l’âge de la pierre polie, en contraste avec le Paléolithique qui signifie l’âge de la pierre ancienne. Le mot ‘Néolithique’, dérivant du grec ‘néos‘, signifiant ‘nouveau’, et ‘lithos‘, signifiant ‘pierre’.
Lubbock a divisé l’Âge de Pierre en deux catégories : le Paléolithique et le Néolithique, principalement sur base des outils utilisés pendant ces périodes. Les outils paléolithiques étaient généralement faits de pierres cassées et avaient une apparence rugueuse, tandis que les outils néolithiques étaient polis ou meulés.
Cependant, c’est grâce à des chercheurs comme l’archéologue français Émile Cartailhac que notre compréhension du Néoilithque s’est significativement développée. Cartailhac est surtout connu pour ses travaux sur les arts préhistoriques. Il a joué un rôle crucial dans la reconnaissance des peintures dites “primitives” comme véritables œuvres d’art préhistoriques. Rendez-vous ici pour en savoir plus.
Fondamentalement, bien que Sir John Lubbock soit crédité pour avoir inventé le terme ‘Néolithique’, il est capital de noter qu’il s’appuyait sur les travaux d’autres scientifiques de son époque. Des chercheurs comme Émile Cartailhac ont contribué à approfondir notre compréhension de cette période cruciale, permettant ainsi une meilleure appréciation de l’importance du Néolithique dans l’histoire humaine.
Transition vers un mode de vie néolithique
La transition vers un mode de vie néolithique a été marquée par plusieurs changements fondamentaux dans le comportement humain. L’un des aspects les plus significatifs de cette transition a été la domestication des plantes et des animaux. Cette pratique a permis aux communautés humaines d’assurer une source plus stable et prévisible de nourriture, contrairement à la chasse et à la collecte, qui étaient souvent incertaines et risquées.
La domestication d’animaux tels que les moutons, les chèvres, les porcs et le bétail fournissait non seulement de la nourriture sous forme de viande mais également du cuir pour l’habillement, du fumier pour enrichir le sol agricole et une force motrice pour aider au labourage. Parallèlement, la culture des céréales, comme le blé et l’orge, ainsi que celle d’autres plantes alimentaires telles que les lentilles ou pois était très courante durant cette période. Ces pratiques ont conduit à un accroissement démographique sans précédent en raison d’une alimentation plus fiable ; elles ont aussi favorisé sédentarisation puisque ces activités nécessitaient un investissement en temps considérable dans un lieu fixe.
Impact du Néolithique sur la société européenne
Le passage à l’ère Néolithique a eu un impact majeur sur la société européenne, entraînant des développements économiques et démographiques significatifs. Avec l’établissement de communautés sédentaires basées sur l’agriculture, les populations humaines ont commencé à croître de manière exponentielle. Cette augmentation de la population a conduit à une plus grande division du travail et à une spécialisation accrue, conduisant au développement d’un artisanat diversifié comme la poterie, le tissage ou encore le travail du métal.
Cependant, cette transition n’a pas été sans conflits. Les nouveaux modes de vie agricoles se sont souvent heurtés aux modes de vie des chasseurs-cueilleurs existants qui préféraient un mode de vie nomade. Ces tensions ont parfois dégénéré en conflits violents pour le contrôle des terres arables et des ressources naturelles. De plus, la notion naissante de propriété privée, inhérente au mode de vie néolithique avec ses champs cultivés et ses troupeaux domestiqués, a pu créer des inégalités sociales jusqu’alors inconnues dans les sociétés humaines égalitaires précédentes. En réalité, bien que l’ère Néolithique ait apporté d’importantes avancées pour l’humanité elle s’est aussi accompagnée d’une complexification sociale qui peut être considérée comme la genèse des structures sociales actuelles.